Premier Baromètre Economique de la Petite Enfance – étude complète

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Damien Tondelli

Président de la Fédération Française des Entreprises de Crèches

Avant-propos Il est temps d’être au rendez-vous de notre Petite Enfance

La Fédération Française des Entreprises de Crèches est née en 2006, peu après la naissance des premières entreprises de crèches pour répondre à la demande croissante de places. Depuis son origine, la FFEC a pour mission de promouvoir un développement de qualité des modes d’accueil collectifs de jeunes enfants par des entreprises privées. Dans l’intérêt de l’enfant et pour toujours répondre et surpasser les attentes des parents, la FFEC multiplie les démarches et les initiatives auprès des partenaires institutionnels et publics pour dynamiser la politique sociale du secteur et contribuer à la création et au maintien de structures d’accueil de qualité.

Au 1er janvier 2019, la FFEC représente 600 entreprises de crèches adhérentes, 1800 crèches et micro-crèches,
46 000 places de crèches et 19 000 professionnels de la Petite Enfance.

La France doit refaire de la Petite Enfance une priorité.
« Les 1000 premiers jours de vie d’un citoyen français sont décisifs, sur le plan affectif, sur le plan cognitif. C’est là qu’on construit parfois le pire et qu’on peut bâtir le meilleur. Nous devons construire et imaginer beaucoup plus loin que ce qu’on a fait jusque-là »1.

Il manque 230 000 places de crèches en plus des
450 000 existantes pour satisfaire les besoins des
2,2 millions d’enfants de moins de 3 ans. A peine 50% des demandes de places de crèches sont satisfaites. Les congés parentaux forcés – du fait de l’absence de solutions d’accueil – mettent souvent à mal l’égalité entre les femmes et les hommes constituant un frein à l’épanouissement professionnel.

Les entreprises de crèches portent 80% des créations de place depuis 2012 et s’adaptent, au quotidien, aux besoins des parents.

Néanmoins de nombreux freins à la création de places subsistent et une coordination de l’ensemble des acteurs du secteur, publics comme privés, est nécessaire pour enfin proposer une solution pour chaque parent et chaque enfant.

La qualité de l’accueil des jeunes enfants doit être au cœur des préoccupations, aussi est-il urgent de procéder à une harmonisation des règles de construction et de mettre fin aux multiples règles souvent contradictoires retardant les ouvertures et aggravant les coûts.

En outre, les professionnels du secteur s’essoufflent devant l’accroissement de la charge administrative et des contraintes financières. Dans la lignée des annonces du gouvernement sur l’importance des 1000 premiers jours, la valorisation des plus de 200 000 professionnels des crèches et micro-crèches devient une priorité. Il est essentiel de susciter des vocations afin de pourvoir aux 30 000 emplois d’ici 2025 qui seront créés par les gestionnaires publics, privés, associatifs ou marchands.

Le premier baromètre de la Petite Enfance a vocation à rassembler ici les données relatives à toutes les crèches du point de vue des gestionnaires. La FFEC a choisi de financer deux cabinets indépendants réputés pour leur connaissance du secteur, leur expertise méthodologique et leur objectivité : Cekoïa Conseil et EY.

Le baromètre de la petite enfance réalise un état des lieux fidèle de la situation en France pour réfléchir, de concert, aux axes d’amélioration. En matière de petite enfance, le système français brille par son immense complexité que ce soit en matière de normes applicables, d’autorités en charge du contrôle ou de modalités de financement. Il est largement dépassé, par les pays voisins tels que l’Allemagne, en simplicité et en capacité d’accueil, contrairement à ce que l’on imagine communément.

Ce baromètre sera réactualisé en son temps et est le premier opus des études de la FFEC. La FFEC éditera dans les années à venir un comparatif européen et despropositions de réforme avec leurs études d’impact. Elle accueillera dans le comité de pilotage de ces études les partenaires de la Petite Enfance qui souhaiteront disposer de données objectives et s’interroger sur les enjeux de demain.

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Jessica Chamba, Fondatrice du cabinet Cekoïa,

Marc Lhermitte, Partner EY Associate Partner EY

Avant-propos Pourquoi ce 1er baromètre de la petite enfance ?

Nos équipes avaient l’ambition de décrire un secteur si intimement lié au quotidien de millions de familles et premier maillon de l’éveil et de l’éducation des jeunes enfants en France. Il y a plus de 10 ans maintenant, les acteurs publics décidaient d’accélérer le développement de l’offre d’accueil de la petite enfance en permettant à des acteurs privés de proposer une offre complémentaire au système de crèches publiques (principalement municipales) et associatives. Depuis 2012, grâce aux aides publiques et aux incitations fiscales, le secteur marchand et les entreprises de crèches ont créé près de 80% des nouvelles places et créé plus de 30 000 emplois sur tout le territoire.

Le secteur est néanmoins à un tournant de son histoire : la demande d’accueil « formel » reste importante et, pour beaucoup de familles, non satisfaite. Le systèmed’accompagnement financier et fiscal reste complexe.

La réglementation est chaque jour plus exigeante, pour partie afin de maintenir un haut niveau de qualité et de sécurité, mais par ailleurs reflet d’une culture française dans laquelle pour chaque difficulté rencontrée, il convient de définir ou de revoir la règle, créant ainsi de multiples règles locales régulièrement modifiées. Le recrutement et la formation des personnels reste un enjeu massif, alors qu’on estime – cette 1ère étude l’établit – qu’environ

75 000 places pourraient être proposées aux familles d’ici 2025 pour l’accueil, l’éveil et le soin des enfants en crèche.

Nos équipes se sont plongées au cours du 1er semestre 2019 dans l’incroyable diversité des offres, des systèmes de financement, des statistiques démographiques pour évaluer, au plus juste et au plus objectif, la réalité

économique de ce secteur : combien de places sont aujourd’hui disponibles et combien la France pourrait-elle en produire dans les prochaines années afin de répondre à la simple demande des familles ? Comment le système français se compare-t-il à ses homologues européens, sur le plan démographique, réglementaire, fiscal, et quelles leçons peut-on en tirer ? Comment décrire le modèle économique de l’accueil de la petite enfance, entre coût de production des places et financement par les différentes parties prenantes, familles et acteurs publics ? Comment évaluer la complémentarité, indispensable, des systèmes marchand et non marchand, et en maintenir la coexistence, sachant qu’ils ne sont pas soumis aux mêmes conditions d’investissement et d’exploitation, qu’elles soient nées de l’histoire ou de la réglementation sans cesse actualisée ? Comment, enfin, décrire les principaux enjeux de développement du secteur afin que l’accueil de la petiteenfance reste au premier rang des priorités du pays ?

Plus de 150 sources, près de 20 entretiens et groupes de travail, un travail de modélisation, de benchmarking, de vérification et de synthèse ont permis aux équipes d’EY, accompagnées de celles de la FFEC, mais aussi des services de la CNAF, de produire ce 1er baromètre complet du secteur. Qu’ils en soient remerciés et conscients que cette base de travail doit servir – c’est son ambition – de guide d’une réflexion multipartite sur les conditions de croissance de l’accueil de la petite enfance, dans le respect absolu de sa qualité, le souci de gestion raisonnable des moyens publics et la possibilité d’en faire un vecteur de développement de l’emploi par tous les acteurs du secteur.

Le baromètre se télécharge ici : https://ff-entreprises-creches.com/wp-content/uploads/2020/01/2019-11-1er-baro-eco-petite-enfance-.pdf